Dispensation des opioïdes à l’officine
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Formation Health Events
La lutte contre la douleur constitue une priorité de santé publique. En 2002, la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé reconnaît le soulagement de la douleur comme un droit fondamental de toute personne.
Depuis, 3 programmes nationaux d’actions ont successivement été mis en place (dernier en date 2013-2017) et un Livre Blanc de la Douleur a été rédigé en 2017. Les conséquences des douleurs aiguës ou chroniques sont multiples, aussi bien au niveau sociétal qu’à titre individuel pour le patient.
En mars 2022, de nouvelles recommandations sur le bon usage des opioïdes et la prévention des risques liés à leur utilisation sont parues. Attendues depuis plusieurs années, elles viennent compléter et formaliser un nouveau cadre d’usage.
La prise en charge des douleurs de l’adulte est complexe du fait de son origine, son expression, son évaluation et son traitement. Il est donc nécessaire, pour les acteurs de santé de premiers recours, de favoriser les actions coordonnées et pluri-professionnelles pour être efficace et limiter l’iatrogénie. Les thérapeutiques antalgiques sont l’une des classes les plus prescrites en France (environ 10 millions de prescriptions en 2015) et, par extension, est l’une des classes les plus pourvoyeuses d’iatrogénie, notamment dans le contexte de développement de soins lourds en ambulatoires.
Les principaux risques sanitaires liés aux opioïdes sont d’une part, des risques addictifs (dépendance physique qui se traduit par une tolérance et un syndrome de sevrage à l’arrêt) et un risque de trouble de l’usage (addiction) qui peut durer des années ou toute une vie et d’autre part, des risques toxiques, tels que les surdoses, qui entraînent une dépression respiratoire, un coma, voire un décès.
De plus, la prise d’opioïdes peut induire d’autres risques : conduite automobile, risque de chute chez le sujet âgé, apnées centrales, troubles cognitifs, risque infectieux lié aux injections. Depuis plusieurs années, l’usage des antalgiques opioïdes s’est largement développé, permettant une meilleure prise en charge de la douleur pour de nombreux patients adultes.
Cependant, ce développement a aussi été accompagné par une hausse de l’iatrogénie. Ainsi, en 10 ans, l’ANSM a observé une augmentation du mésusage, des addictions et des intoxications liées à l’utilisation de ces antalgiques opioïdes (faibles ou forts). Ces phénomènes peuvent notamment être le fait de prescriptions parfois inadaptées (molécules ou durée de traitement inappropriée pour le patient).
Les opioïdes ont une bien plus forte responsabilité (seuls ou en association) dans les décès par surdoses, avec une présence stable dans environ 8 surdoses sur 10, soit 83% sur 406 surdoses documentées en 2016 par le « Dispositif de surveillance des décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances ».
Objectifs pédagogiques
- Savoir se questionner et se remettre en question sur sa propre pratique
- Vérifier ses acquis ou acquérir les bases du bon usage des opioïdes et ainsi soulager la douleur en limitant l’iatrogénie
- Evaluer ses pratiques professionnelles sur la base de vignettes cliniques et de TCS conçus et rédigés par un comité d’experts
- Savoir définir des critères d’amélioration pour soulager la douleur en limitant l’iatrogénie dans le cadre du bon usage des opioïdes
- Savoir mettre en œuvre des actions d’amélioration afin d’orienter la pratique réelle vers la pratique recommandée
- Savoir appréhender la douleur afin de pouvoir mettre en place des actions adaptées pour la soulager (différenciation de la douleur symptôme de la douleur maladie)
- Connaître les bonnes pratiques en matière de sécurisation du parcours de soins du patient algique en soins primaires et savoir mesurer l’importance des aspects éthiques et psychologiques dans le traitement de la douleur chez l’adulte
- Améliorer le dépistage des patients adultes les plus vulnérables à la douleur et la validation pharmaceutique des traitements opioïdes en fonction des dernières recommandations HAS 2022 (y compris le renouvellement et le suivi du patient)
- Maîtriser le bon usage des antalgiques opioïdes : en douleurs aiguës (non cancéreuses) / en douleurs chroniques (non cancéreuses) et identifier les facteurs de risques de chronicisation de la douleur et améliorer la réalisation des premières évaluations cliniques et paracliniques du patient adulte douloureux chronique / dans les douleurs liées au cancer / pour les populations spécifiques (insuffisants rénaux, hépatiques, respiratoires, femmes enceintes et allaitantes, douleurs liées aux soins, patients en situations de polymédication : gestion des interactions médicamenteuses)
- Prévention du trouble de l’usage et des surdoses d’opioïdes
- Connaître et appliquer des protocoles, des stratégies thérapeutiques et des pratiques de soins