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Pratiquer l’ostéopathie à Montréal : un français nous dit tout !

Découvrez l’expérience de Thomas, ostéopathe d’origine française installé depuis 7 ans à Montréal.

Publié le 25/02/2025

Venir au Québec a toujours été une évidence pour Thomas. Une fois son diplôme d’ostéopathie obtenu, il part s’installer à Montréal en 2017.  


Thomas est propriétaire et ostéopathe d’un cabinet* situé au centre de Montréal. Il fait partie d’un groupe qui possède six cabinets (cinq au Québec et un en Alberta). Deux d’entre eux sont franchisés, celui de Thomas et celui de Terrebonne, une ville située sur la rive Nord de Montréal.


Une offre d'emploi dans un cabinet Montréalais directement dans la boîte mail

Thomas a trouvé plus sage de terminer sa formation en France avant de faire le saut « Je savais qu’un jour je ferais ma vie au Canada ».  Pour trouver un emploi à Montréal, Thomas se considère chanceux « Je connaissais le professeur qui gérait le réseau d’embauche sur internet, l’offre m’a donc directement été envoyée.» Par la suite, il a eu un entretien avec le fondateur du groupe qui gère son cabinet actuel alors qu’il était en visite à Lyon et la confirmation d’embauche a été conclue à ce moment.


Un processus d’équivalence facile et rapide

Plusieurs associations québécoises reconnaissent la formation d’ostéopathe en France si les études ont été suivies dans un établissement reconnu par l'État français. C’était le cas de Thomas, il considère que « le processus d’équivalence a été facile et rapide ». Il a adhéré à l’association Ostéopathie Québec (la plus importante dans la province) en payant une cotisation puis il a eu un examen de quelques heures pour valider ses compétences. Le jury peut suggérer au candidat les points à travailler et les formations à suivre s’il le juge nécessaire. 


Il n’existe pas d’Ordre des ostéopathes au Québec, sa création est en cours de discussion entre les différentes associations. Ces dernières valident les équivalences et elles ont aussi pour objectif de protéger les professionnels et permettent aux mutuelles de reconnaître le travail des ostéopathes et de rembourser les patients. Les ostéopathes doivent également souscrire à une bonne assurance professionnelle.


Ostéopathie ésotérique ou l’ostéopathie scientifique ? Au Québec, on choisit !

Pour étudier l’ostéopathie au Québec, il existe plusieurs écoles privées. Les formations s'échelonnent de quatre à sept ans et elles peuvent être suivies à temps plein ou à temps partiel.  Pour un cursus à temps plein, une fois la quatrième année validée (ou troisième année selon les écoles) les étudiants deviennent internes (I.O) et peuvent exercer en tant qu’ostéopathe dans un cabinet. Ce n’est que depuis l’automne 2024 que des programmes universitaires ont vu le jour à l’Université du Québec à Montréal mais ils ne concernent que les ostéopathes déjà diplômés (D.O) par un programme ou une école d’ostéopathie. Ils ont pour objectif d’uniformiser la pratique à l’échelle de la province ce qui sera également facilité quand l’Ordre sera créé.  


Un programme universitaire d’une durée de cinq années permettant d’obtenir le titre de diplômé en ostéopathie est en cours de création et devrait voir le jour dans les prochaines années. Il offrira une alternative aux cursus proposés dans les écoles privées.  


Thomas a étudié cinq ans à temps plein à Isostéo Lyon, ce qui correspond à plus de 4700 heures de formation (au Québec c’est entre 1000 et 4200 heures). « Le champ d’action est vaste, il y a deux écoles ; l’ostéopathie ésotérique ou l’ostéopathie scientifique. Les deux conviennent, le plus important est de s’adapter au patient. L'adaptation passe également par les tests médicaux, primordiaux pour s'assurer de la pérennité du patient et de santé globale. Malheureusement, certains tests ici (comme la prise de la tension artérielle) ne sont pas "autorisés" par le corps médical..! »


Le statut et la rémunération des ostéopathes au Québec

Il y a environ 3000 ostéopathes au Québec même s’il est difficile d’avoir un chiffre exact, la profession n’étant pas encore encadrée légalement.  La majorité des ostéopathes pratiquent en milieu privé soit seul en ayant leur propre cabinet, ou en travaillant dans un cabinet multidisciplinaires. Ils peuvent avoir le statut de libéral ou de salarié.  


 « Mon franchiseur vient d’ouvrir une Polyclinique à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Le nombre d’ostéopathes travaillant dans les hôpitaux au Québec reste cependant assez faible.» 


S’agissant de la rémunération, la fourchette s’étend entre 50 000 et 150 000 $CAD par année (entre 34 000€ et 68 000€), cela dépend de l’expérience et de la charge de travail. Le montant est aussi difficile à évaluer puisque de nombreux diplômés combinent leur formation en ostéopathie avec la pratique d’une autre profession comme kinésithérapeute ou chiropraticien.  «Quand tu as le statut de libéral et que tu viens de t’installer, tu peux commencer à 30 000 $CAD par an (20 000€). Il y a beaucoup de concurrence à Montréal maintenant. Pour ma part, je suis arrivé à une époque où il n’y avait pas encore beaucoup de cabinets d’ostéopathie, j’ai eu le temps de me faire connaître et de fidéliser ma patientèle.» Actuellement, il y a trois semaines d’attente pour prendre un rendez-vous avec Thomas.


Le fonctionnement du cabinet de Thomas

« J’ai un statut de libéral, je suis le dirigeant du cabinet et j’emploie aussi deux ostéopathes qui ont le statut de salarié.» Les deux salariés travaillent à temps plein tout comme Thomas (entre 30 et 40 heures par semaine), ils ont un salaire fixe basé sur leur expérience.  


Leur association les incite à se former au minimum 10 heures par an. Ce nombre d’heures est jugé trop faible par Thomas : « L’ostéopathie évolue très vite, je recommande de dédier beaucoup plus d’heures à la formation. Pour ma part, j’ai suivi plus de 100 heures de formation physique pour l’année écoulée, 80 heures d’écoute de podcasts ainsi que des formations en ligne et des lectures. » 


En ce qui concerne ses employés, il les forme en moyenne 45 minutes à 1h toutes les deux semaines et offre une formation trimestrielle de 2 heures. « Ces moments sont très importants pour notre dynamique d’équipe et pour améliorer le travail et la relation avec nos patients. Cela nous permet de gagner en efficacité sur les séances tout en travaillant à une meilleure communication verbale.» 


Au sujet de la dynamique de travail « Par semaine, je consacre trois journées complètes aux patients et deux journées sont hybrides, j’alterne entre consultation et gestion administrative du cabinet. Je vois entre 9 et 12 patients par jour.» Thomas a aussi une réunion mensuelle avec tous les associés du groupe. 


De plus, son cabinet ne fonctionne pas avec des remplacements. Étant trois à exercer dans la même structure, l’un d’eux prend le relais quand il y a une absence.


Les enjeux du métier d’ostéopathe au Québec

L’inflation a généré une augmentation du coût des séances ce qui rend les services d’ostéopathie moins faciles d’accès « Suite à une décision gouvernementale en 2020, nous avons dû rajouter 15% de taxes comme nous ne sommes pas encore reconnus par un ordre professionnel.» Le prix d’une séance est actuellement de 115 $CAD (77€).  


Selon le type d’installation, il y a aussi les charges à prendre en compte. Par exemple, Thomas doit notamment payer des redevances au groupe, son bail et toutes les commodités (internet, électricité, frais de banques/prêt). 


La saturation est également un enjeu, il y a de plus en plus d’ostéopathes à Montréal « Dans un rayon d’un kilomètre de mon cabinet, il y a une quinzaine d’ostéopathes. La demande a aussi augmenté comme la population s’est considérablement accrue ces cinq dernières années.»  


En effet, toutes les municipalités québécoises de plus de 100 000 habitants ont vu leur population augmenter et Montréal possède le chiffre le plus élevé. 89 600 nouvelles personnes se sont installées dans la ville entre juillet 2022 et juillet 2023.


Il est plus facile d’immigrer au Québec avec un contrat de salarié que de s’installer en libéral

Sur les avantages et bénéfices à pratiquer l’ostéopathie au Québec, Thomas en cite plusieurs « Je ressens qu’en France on a plus d’attente quand on consulte un professionnel, les consultations sont aussi plus à la chaîne. À Montréal, les soins d’ostéopathie sont mieux remboursés donc les patients sont assez ouverts. J’aime aussi l’esprit de communauté qui règne dans le quartier où je suis installé.»  


Concernant les personnes susceptibles de s’installer à Montréal, Thomas présente quelques recommandations « Il faut faire attention au contrat proposé, surtout si c’est à distance. On peut s’inscrire sur plusieurs groupes sur différents réseaux pour prendre des conseils. C’est aussi plus facile d’immigrer quand on nous propose un contrat de salarié plutôt que de s’installer en libéral.»  


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*Le terme clinique est employé au Québec, mais nous emploierons le terme cabinet par souci de simplification.

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