Les troubles des conduites alimentaires représentent un large panel de pathologies se définissant par des perturbations significatives et durables de la prise alimentaire ayant un retentissement somatique, psychique et social important, tant pour le sujet malade que pour son entourage.
Parmi ces troubles, on identifie trois formes principales, dont l’anorexie mentale (à côté de la boulimie et de l’hyperphagie boulimique). La prévalence de l’anorexie mentale s’élève à 0,6% de la population adulte, avec un âge de début entre 15 et 25 ans – le pic se situant à 17 ans – et une forte prédominance féminine (sex-ratio : 1 H/8 F).
L’enjeu de santé publique est de taille, en regard d’une prévalence déjà assez élevée. En effet, l’anorexie mentale est la maladie psychiatrique associée au taux de mortalité le plus élevé, un taux évalué à environ 1% par an. La guérison est cependant possible et ce, même après plusieurs années d’évolution. D’où l’importance de la prise en charge précoce, laquelle soulève toutefois une problématique majeure : initialement, à tout le moins, le déni de la maladie est fréquent.
Il conviendra par conséquent d’accorder la plus grande attention aux populations à risque, aux facteurs de vulnérabilité, aux facteurs déclenchants et aux facteurs de renforcement. C’est dire que les modalités de repérage ont une importance cruciale. Si une chronicisation devait malgré tout s’installer, une prise en charge pluridisciplinaire et avec l’aide de groupes de soutien, œuvrant pour instaurer, les cas échéant restaurer, une alliance thérapeutique peut réduire le taux de complications somatiques, l’appauvrissement de la vie relationnelle et affective, l’isolement social et le retentissement négatif sur la vie professionnelle.