Cancer du poumon : prévention et suivi
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Le cancer du poumon est un enjeu majeur de santé publique. Avec près de 2 millions de décès par an, il s’agit de la 6ème cause de mortalité « toutes causes » dans le monde et de la première cause de mortalité par cancer en France avec plus de 33 000 morts. Si son incidence semble maîtrisée - à un plateau « haut » - chez les hommes en France, elle reste en augmentation particulièrement problématique chez les femmes.
Ceci s’explique par un paradigme bien connu des oncologues thoraciques. Les formes précoces (stades cliniques I et II de la 8ème classification TNM), sont traitables, avec d’excellents résultats (92% à 53% de survie à 10 ans selon les stades) par un traitement radical (chirurgie le plus souvent), parfois accompagné d’un traitement systémique adjuvant. Néanmoins, ces formes de bons pronostics ne sont diagnostiquées que dans moins de 20% des cas. En effet, les formes localisées sont asymptomatiques et restent indolentes. Inversement, les formes symptomatiques signent un cancer avancé, représentant près de trois-quarts des cas, et dont le pronostic est mauvais (survie à 5 ans de l’ordre de 20%)
Ce paradigme explique à lui seul l’intérêt du dépistage du cancer du poumon. Depuis 2010, une très abondante littérature a permis de positionner le dépistage par scanner faiblement dosé comme étant un « game-changer » du cancer du poumon. Cette attitude est recommandée par les sociétés savantes académiques et le dépistage s’est mis en place. A côté de programmes nationaux organisés en Croatie, en Pologne ou encore aux USA et en Angleterre, la France a accusé un retard. Néanmoins, en février 2022, la HAS a donné son feu vert pour la mise en place d’expérimentations pilotes qui seront menées en 2024-2025.
Le cancer du poumon est pourtant un cancer qu’il est possible de prévenir. Ses facteurs de risque sont bien connus : tabagisme actif et passif, polluants professionnels, pollution atmosphérique ou encore radon. Parmi eux, la lutte contre le tabac est une priorité absolue de santé publique et s’impose logiquement à tout soignant. En effet, le tabac est à lui seul la première cause de mortalité évitable en France (76 000 décès imputables par an). Les bases pratiques en tabacologie, et notamment la prescription des traitements de substitutions nicotiniques, doivent donc être largement diffusées aux médecins spécialistes en médecine générale. En outre, il est important d’aider le médecin généraliste à se repérer dans les nouveaux modes de tabagisme comme la cigarette électronique et le tabac à chauffer. La cigarette électronique, notamment, doit être connue des cliniciens comme nouvel outil de sevrage.
Enfin, l’oncologie thoracique est un domaine en pleine révolution. Dès lors, il est logique de familiariser le médecin généraliste aux nouvelles modalités de traitements et aux potentiels effets indésirables pour un meilleur suivi du patient au cabinet de ville.
Objectifs pédagogiques détaillés
- Savoir se questionner et se remettre en question sur sa propre pratique
- Vérifier ses acquis ou acquérir les bases sur la place du médecin généraliste dans la prévention, le dépistage, le diagnostic et de la prise en charge du cancer du poumon
- Evaluer ses pratiques professionnelles sur la base de vignettes cliniques et de TCS conçus et rédigés par un comité d’experts
- Savoir définir des critères d’amélioration pour réaliser la prévention, le dépistage, le diagnostic et de la prise en charge du cancer du poumon
- Savoir mettre en œuvre des actions d’amélioration afin d’orienter la pratique réelle vers la pratique recommandée
- Consolider ses connaissances sur l’épidémiologie des cancers du poumon, à l’aide de la littérature récente
- Savoir réaliser le dépistage du cancer du poumon, savoir déterminer l’éligibilité d’un individu, savoir prescrire et interpréter un scanner faiblement dosé, connaître les risques liés au dépistage et savoir les expliquer à un patient
- Maîtriser les principes de la prise en charge d’un nodule ou d’une masse pulmonaire afin de suivre et surveiller les patients et s’avoir les orienter
- Consolider ses connaissances en tabacologie, savoir évaluer une dépendance à la nicotine, savoir mener un entretien avec un fumeur et savoir prescrire les substituts nicotiniques Savoir identifier les autres facteurs de risque de cancer du poumon et leur mécanisme de prévention
- Savoir identifier les risques respiratoires liés à l’usage du cannabis, savoir rechercher et évaluer une intoxication au THC et connaître les modalités de prise en charge
- Comprendre l’utilisation de la cigarette électronique et savoir lui donner une place dans le sevrage tabagique, savoir répondre aux questions du patient à ce sujet, connaître les nouvelles habitudes tabagiques
- Maîtriser les principes généraux du diagnostic et du traitement du cancer du poumon, savoir notamment interagir avec un patient ou son entourage à propos des principaux gestes diagnostics et à propos des principaux traitements